Initiative originale d’ACTION ENFANCE, financée à 100 % grâce à la générosité de ses soutiens privés, ACTION+ se donne pour mission de tenir, au-delà du temps de placement, la promesse faite aux enfants accueillis à la Fondation : « Vous comptez pour nous et vous pourrez toujours compter sur nous ». Créé il y a trois ans, ce dispositif est résolument d’utilité sociale.
Pour un jeune adulte sans soutien, la moindre difficulté devient vite insurmontable. Lorsque l’on a été placé pendant de longues années, l’absence de solidarités familiales ou amicales lors de la sortie de l’Aide sociale à l’enfance accroît considérablement les risques de dérives et de galères. Et c’est parfois, quelques mois, voire quelques années après, que les nuages s’amoncellent. Quand bien même les jeunes qui ont été confiés à la Protection de l’enfance sont préparés sur le plan professionnel, l’isolement est leur pire ennemi. « Nous avons pris conscience à la Fondation combien la notion du lien post placement est fondamentale. Ce qui va permettre au jeune de s’insérer plus facilement, c’est de savoir qu’il peut compter sur quelqu’un. C’est ce qui l’aide à prendre confiance en lui », assure Moner Boulacheb, responsable ACTION+. Ce dispositif créé il y a trois ans par ACTION ENFANCE s’inscrit dans une volonté de soutenir les jeunes sortis des Villages ACTION ENFANCE qui existe depuis toujours à la Fondation. Il permet de poursuivre de façon inconditionnelle l’accompagnement individualisé de ceux qui le souhaitent, un accompagnement qui les responsabilise, sans condition d’âge. Il apporte un soutien, tant à d’anciens enfants accueillis se retrouvant en situation précaire qu’à des jeunes gens qui veulent poursuivre des études longues. La plupart, en effet, sortent du placement avec un faible capital social. « C’est une responsabilité que se donne la Fondation vis-à-vis des enfants qu’elle a accueillis, quelle qu’ait été la durée de cet accompagnement. »
Confiance, exigence, audace et proximité sont les valeurs sur lesquelles nous construisons nos missions. C’est ce que nous souhaitons transmettre aux jeunes dans notre engagement auprès d’ACTION+.
Le cœur de l’activité d’ACTION+ consiste à préserver le lien avec les jeunes qui ont été accueillis dans un Village d’Enfants et d’Adolescents et de les accompagner dans leurs projets. Pour cela, des référents agissent dans chaque Département, au plus près des établissements de la Fondation. Car la plupart du temps, les jeunes restent vivre à proximité du Village dans lequel ils ont grandi. Les référents ACTION+ incarnent la promesse faite aux enfants : « Parce que nous avons partagé un quotidien fort pendant des années, vous continuerez à compter pour nous après votre départ. Et vous pourrez toujours compter sur nous ». L’utilité sociale de la Fondation est bien résumée dans cette promesse. « C’est en maintenant le lien, en étant disponible et à l’écoute, que l’on peut savoir si un ancien enfant accueilli va bien ou s’il a besoin d’aide. Un soutien qui peut être purement moral et pas nécessairement matériel. Se sentir écouté, recevoir un conseil l’aide à trouver un équilibre et à affronter ce qu’il doit surmonter », poursuit Moner Boulacheb. « Certains continuent à nous donner des nouvelles, sans demander d’accompagnement spécifique. Et nous encourageons cela. On ne signe pas de contrat. Si un jeune veut revenir vers nous deux ou cinq ans après sa sortie d’un Village ou après notre dernier échange, nous serons là pour l’écouter. Il n’y a pas de date de péremption au lien que nous proposons », insiste Noémie Valet, référente ACTION+ dans le Loiret.
Réussir la transition d’un accueil et d’une éducation très cocoonants vers l’apprentissage de la pleine autonomie s’anticipe. C’est pourquoi les référents ACTION+ s’assurent que les jeunes, accueillis dans un Village de la Fondation et qui approchent de la majorité ont bien connaissance du dispositif, de ce, qu’il peut leur apporter, des coordonnées de leur référent et de la raison pour laquelle il est intéressant pour eux de garder ce contact. Les équipes éducatives sont elles aussi sensibilisées au rôle d’ACTION+. « Si le jeune a manifesté son intérêt, car ce n’est nullement une obligation, nous nous mettons d’accord pour nous donner mutuellement des nouvelles, trois mois puis six mois après sa sortie. Concrètement, cela permet d’éviter les situations qui entraîneraient les jeunes dans de très grandes difficultés », souligne Moner Boulacheb. Le mot d’ordre est « prévention, prévention, prévention » ! Néanmoins, le discours porté auprès des jeunes est clair : « Nous créons les conditions pour rompre avec la logique de prise en charge qu’ils ont connue. ACTION+ et ses référents sont des personnes ressources, qui ne vous lâcheront pas, mais c’est à vous de prendre votre destinée en mains », insiste-t-il.
Accompagnement moral, social, parfois même éducatif… ACTION+ endosse bien des rôles. Y compris celui qui consiste à faire monter les jeunes adultes en compétences, notamment sur les démarches administratives et l’accès aux dispositifs de droit commun. Un projet personnalisé est élaboré dès lors qu’un besoin spécifique est identifié. Il formalise les attentes et les objectifs, permettant d’évaluer que le but sur lequel les référents ACTION+ se sont mobilisés est bien atteint. « Il doit y avoir un début et une fin aux accompagnements. C’est très important pour les jeunes qui doivent se sentir libres d’avancer. Ils doivent ressentir qu’ils sont sortis de la Protection de l’enfance et que leur capacité de choix est entière. Accompagnement et liens sont deux facettes complémentaires de notre action », poursuit le responsable d’ACTION+. Le logement, la formation, la recherche d’emploi, le permis de conduire, les casse-têtes administratifs mais aussi la santé sont les sujets les plus sensibles. Pour faciliter leur intervention, les référents ACTION+ créent des partenariats au niveau local et des partenariats privés s’engagent au niveau national. L’objectif étant de donner aux jeunes les outils leur permettant de développer leurs propres ressources et de devenir les acteurs de leur vie. La loi sur la Protection de l’enfance du 7 février 2022 réaffirme les principes de la loi de 2016, à savoir créer les conditions de la préservation du lien post placement et soutenir les démarches qu’entreprend le jeune pour s’insérer dans la société. Ce que l’on pourrait résumer en « zéro sortie sans solution ». « Nous nous servons de l’esprit de cette loi pour mobiliser les collectivités et autres acteurs – notamment les Départements qui sont dans l’obligation de mettre en place des contrats jeunes majeurs ou d’autres dispositifs de soutien et d’insertion. Les moyens sont un peu plus au rendez-vous ! Sur le principe, cela nous facilite la tâche. Dans les faits, l’accès reste difficile. Nous avons donc un rôle important à jouer pour que les jeunes que la Fondation a accueillis puissent réellement bénéficier de ces aides publiques », insiste Moner Boulacheb. « Nous sommes dans un esprit de co-construction avec ces partenaires, pour parachever l’accompagnement des jeunes qui ont été confiés à l’Aide sociale à l’enfance. J’aime rappeler que nous n’avons pas d’obligation contractuelle. Cela nous confère une certaine liberté vis-à-vis de nos partenaires et des jeunes qui nous sollicitent. En revanche, nous avons une obligation morale envers eux, c’est même la raison d’être d’ACTION+ », complète Mourad Salah, référent ACTION+ dans l’Essonne.
Nous avons fait le choix de la proximité de référents auprès des jeunes gens pour leur ouvrir un maximum de portes.
L’activité de la Fondation a un coût, assumé principalement par les Conseils départementaux. Mais elle est surtout indéniablement créatrice de valeur. Le dispositif ACTION+, initiative purement privée de la Fondation, est intégralement financée grâce à la générosité de ses donateurs et partenaires privés (voir encadré). Car elle considère qu’à 18 ans ou 21 ans, après un Contrat jeune majeur, le travail d’accompagnement et d’insertion sociale n’est pas terminé, loin s’en faut. C’est une évidence que chacun peut expérimenter dans sa famille, avec ses enfants et ses petits-enfants. « Si on abandonne les jeunes qui nous ont été confiés parce que le couperet de la majorité tombe, que nous n’avons plus d’engagement contractuel avec l’Aide sociale à l’enfance et le Département, alors on risque, pour certains, de gâcher le travail accompli, estime Catherine Boiteux-Pelletier, administratrice d’ACTION ENFANCE. L’investissement qu’a engagé la société dans l’éducation de ces enfants prend toute sa valeur s’ils s’intègrent une fois devenus adultes. Au-delà de la dimension économique, c’est une question d’intérêt général. Avec ACTION+, on consolide et on poursuit le travail mené pendant des années par la Fondation. » Ainsi, le dispositif ACTION+ s’inscrit dans une vision de progrès social. Bonne gestionnaire de l’argent public et privé qu’elle reçoit, la Fondation souhaite en mesurer l’impact social à court terme. Convaincue que si son activité a un coût, elle est aussi créatrice de progrès pour la société, la Fondation a engagé une démarche de mesure d’impact de ses activités avec l’aide du cabinet Kimso. Le dispositif ACTION+ sera un des premiers projets concernés par cette démarche.
Le dispositif ACTION+ est intégralement financé grâce à la générosité de ses fidèles donateurs et partenaires privés. Parmi ses soutiens : Malakoff Médéric, le Mécénat Servier, la Caisse d’Épargne d’Île-de-France, le fonds de dotation Fortil, Twelve Consulting et la Fondation 16h24. Cet engagement permet l’action sur le terrain des sept référents ACTION+ qui entretiennent le lien inconditionnel et apportent le soutien moral, matériel, administratif aux anciens enfants accueillis qui en font la demande. Il permet également d’intervenir concrètement sur des questions de logement ou de moyens de subsistance dans les situations les plus délicates.