La violence éducative ordinaire (VEO) c’est lorsqu’on utilise la violence physique, psychologique ou verbale envers un enfant dans le but de l’ « éduquer », de lui faire adopter des comportements qu’on estime être les bons pour son éducation, et que cette violence est culturellement tolérée et banalisée par la société.
La violence éducative ordinaire peut être exercée par des parents mais également par l’entourage et les professionnels de l’enfance.
Parmi les violences éducatives ordinaires on retrouve :
Bien qu’en 2019 le Sénat ait adopté une loi relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires, 85% des enfants subiraient toujours cette violence et 1 enfant sur 2 serait frappé avant l’âge de 2 ans.
L’UNICEF, dans un rapport de 2014 intitulé « Cachée sous nos yeux », rappelle que la majorité des enfants, sur toute la planète, dès leur première année de vie, subissent des humiliations verbales et physiques.
La violence éducative ordinaire (VEO) peut générer différents troubles chez les enfants et les futurs adultes (troubles de l’anxiété, troubles du comportement, troubles somatiques, dépression…). Elle augmente aussi le risque de développer des comportements agressifs ou d’en subir.
De plus, on observe souvent une transmission de la violence éducative ordinaire de génération en génération en l’absence de cadre moral ou légal bien défini, ainsi les parents reproduisent souvent les violences qu’ils ont vécu quand ils étaient enfants. Ils pensent en effet que c’est la bonne manière d’éduquer leurs enfants puisque c’est ainsi qu’ils ont été éduqués. Ces principes d’éducation viennent d’une méconnaissance du développement cognitif et affectif des enfants. Par exemple, des parents et éducateurs interprètent certains comportements de leur enfant comme des « caprices » plutôt que le reflet d’un manque ou d’un mal-être avéré chez l’enfant. Il est d’ailleurs très répandu de croire qu’un enfant deviendrait un « enfant-roi » si les parents ne le punissaient pas.
En tant que parent, il est tout d’abord nécessaire de se questionner sur son histoire personnelle et sa propre relation avec ses parents. Comprendre dans quel cadre éducatif nous avons été élevé et ce que cela nous a apporté en tant qu’adulte. Il est important de faire ce travail personnel afin de pouvoir bien réfléchir au type de relation que nous souhaitons développer avec nos enfants.
Il est également important de se renseigner sur les conséquences de la VEO sur les enfants et leur développement à long terme, et savoir ajuster sa méthode d’éducation pour parvenir à des résultats concrets, sans pour autant passer par la violence (fessée, humiliation…) pour affirmer son autorité parentale. De nombreux articles et livres de professionnels du développement de l’enfant existent à ce sujet (comme par exemple les ouvrages de Catherine Gueguen, pédiatre ou Alice Miller, docteure en philosophie, psychologie et sociologie et chercheuse sur l’enfance). Il est en effet possible d’éduquer un enfant sans violence !
Enfin, en tant qu’adulte averti sur les violences éducatives ordinaires, il ne faut pas hésiter à sensibiliser les parents et toute autre personne en contact avec des enfants sur les conséquences de ces violences sur le développement des enfants à long terme. Ce n’est pas forcément chose facile puisqu’il n’y a pas encore de cadre légal précis sur les violences éducatives ordinaires, et que leur répression dépend surtout de l’opinion publique, mais en apportant des arguments concrets et des propositions de solutions alternatives, il est toujours possible d’accompagner un parent, un éducateur, dans sa démarche de changement de modèle éducatif pour le bien-être de l’enfant. Nous pouvons tous agir contre les violences faites aux enfants.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’association Stop VEO Enfance sans violences.