Du répit pour Liam

Petite boule d’énergie toujours en effervescence, Liam souffre de troubles du comportement et de troubles de l’attachement. Plusieurs séjours lui ont été proposés par le dispositif AGILE pour l’aider à canaliser ses émotions, se recentrer et s’ouvrir aux autres.

Liam, 12 ans aujourd’hui, a été accueilli au Village d’Enfants et d’Adolescents de Bréviandes après plusieurs mesures de placement. Depuis l’âge de 5 ans, il a subi délaissement parental et carences affectives. Ce manque de soins et de réponse aux besoins les plus basiques ont créé un sentiment profond d’injustice et d’abandon qui se traduit par son incapacité à s’autoréguler. « Liam est un enfant méfiant, indécis, provocateur et d’humeur très instable. Le plus souvent, il surréagit en se livrant à des pulsions inacceptables, à l’école comme au Village. Ceci nourrit chez lui une ambivalence et un faux self, décrit Hajer Akrout, la psychologue du Village. C’est aussi un garçon très intelligent, avenant et respectueux. Il comprend tout très vite, est toujours le premier à terminer ses exercices mais se dévalorise en permanence. Il est tellement impatient et accaparant qu’il finit par être rejeté par ses enseignants. » Perturbant trop la classe, il a été exclu, puis rétrogradé dans la classe inférieure. Clairement, l’école voulait s’en débarrasser. Inacceptable pour l’équipe du Village qui a cherché une issue à cette situation douloureuse et néfaste pour Liam.

Un long parcours de reconstruction

En accord avec les équipes éducatives, la psychologue a sollicité le dispositif AGILE pour faire un travail personnalisé avec Liam. Objectif : lui permettre de se recentrer, prendre conscience de ses compétences, travailler sa relation à l’attachement. « Liam n’a pas de réelles passions. Tout ce qui est abstrait l’ennuie profondément. C’est juste une boule en effervescence qu’il faut rassasier », analyse Hajer Akrout. En novembre 2023, puis janvier et mars 2024, Liam a bénéficié de trois séjours AGILE. Au programme : des randonnées, des sorties à vélo, des visites de musées ou de châteaux, des pique-niques. « Cela pourrait ressembler à des vacances, mais ce n’en sont pas ! Le but est de travailler en profondeur sur sa personnalité, ses valeurs, ses compétences », poursuit la psychologue. Après des débuts difficiles, petit à petit, Liam s’est
ouvert. À l’issue du troisième séjour, il a fait savoir qu’il aimerait bien retourner chez l’agriculteur avec lequel il avait passé du temps. « Alors qu’il faisait jusque-là un blocage sur toute forme d’apprentissage, auprès de ce monsieur, il a pris du plaisir à apprendre », indique Hajer Akrout.

S’ouvrir à d’autres horizons

« Il faut bien avoir conscience qu’un tel travail de réparation doit s’inscrire dans la continuité, avec des séjours répétés en dehors du Village, de cette enceinte qui, peut-être, enferme l’enfant dans sa problématique », poursuit-elle. En parallèle ,l’équipe du Village a cherché une alternative à la scolarité ordinaire. Prochainement, il intégrera un institut thérapeutique éducatif et pédagogique dont l’un de ses camarades lui a dit que c’était un petit paradis. Sur place, il sera pris en charge par des éducateurs spécialisés, un psychologue, une orthophoniste et une psychomotricienne. « Depuis quelque temps, je n’entends plus parler de Liam. C’est le signe qu’il commence à s’apaiser, à se poser. Il sait que l’on a trouvé une solution pour sa scolarité. Nous parvenons à le convaincre qu’il a de réelles compétences. Je le trouve davantage tourné vers les autres. Il fait de grands progrès sur le plan de l’intelligence émotionnelle. C’est multifactoriel, mais AGILE y a beaucoup contribué », conclut la psychologue.

Depuis 2022, la Fondation ACTION ENFANCE a mis en place le dispositif AGILE qui vise à proposer, aux enfants et aux adolescents qui en ont besoin, des séjours d’apaisement en dehors du Village où ils vivent. De formidables temps de répit qui leur permettent de prendre de la distance avec le Village et leur environnement quotidien. Jusqu’à présent, ces séjours s’adressaient à de petits groupes. Dans le cas de Liam, le travail individuel s’est imposé. Le principe reste le même : partir huit à dix jours, en van ou sous la tente, pour vivre d’autres expériences, faire de nouvelles rencontres hors les murs. « Le bénéfice attendu est un ressourcement qui passe notamment par le voyage, la partance, la découverte de nouveaux horizons et une reconnexion à la nature », note Angélique Navet, responsable du dispositif AGILE d’ACTION ENFANCE.
Ce dispositif unique est financé à 100 % grâce à la générosité des donateurs.

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