ACTION ENFANCE s’est engagée depuis près de cinq ans dans une démarche écoresponsable, qui concerne autant son action éducative que son rôle de bâtisseur de Villages d’Enfants et d’Adolescents. Alors qu’elle ne cesse de se développer pour répondre aux besoins des Départements, la Fondation a placé la préservation de l’environnement au cœur de son projet.
Être un acteur responsable et engagé en faveur de l’environnement : pour ACTION ENFANCE, cette ambition a une double résonnance.
« En tant qu’éducateur, il est essentiel à nos yeux de sensibiliser les enfants que nous accompagnons aux enjeux environnementaux et à leur propre impact environnemental. Cela nous semble aussi important que de les ouvrir à la musique, au cinéma, à la lecture ou au sport. Mais aussi en tant que maître d’ouvrage et opérateur. Lorsque nous construisons ou rénovons un Village d’Enfants et d’Adolescents, dans nos modes de déplacements, dans la gestion des énergies et des déchets, nous nous devons également d’être attentifs à la façon dont nos activités impactent l’environnement », soutient François Vacherat, directeur général d’ACTION ENFANCE.
C’est bien autour de ces deux axes que la Fondation structure son ambition environnementale. La démarche ACTION Environnement, qui favorise les initiatives menées avec et par les enfants, dans le quotidien des maisons d’une part, et les écoVillages, nouvelle génération écoresponsable de Villages d’Enfants et d’Adolescents, d’autre part, en sont les deux piliers.
ACTION Environnement a quatre ans. La démarche est portée par François Vacherat et Yannick Bernier, directeur du Village d’Enfants et d’Adolescents de Bar-le-Duc, tous deux à la fibre écologique affirmée. L’axe portant sur l’économie d’énergie est l’un des premiers à avoir été identifié. Les nombreuses actions ont permis de réduire les consommations énergétiques : -5% sur l’électricité et l’eau, -20% sur le gaz au Village de Bar-le-Duc, pionnier en la matière.
Pour y parvenir, il a fallu déployer de la pédagogie et obtenir l’adhésion de l’équipe éducative. Les enfants y sont sensibilisés dans le cadre des réunions du Conseil de vie sociale. Car c’est dans le fonctionnement quotidien que ces gains s’obtiennent : encourager à garder les volets fermés tant que le soleil n’est pas levé, éteindre les lumières du Village la nuit quand plus personne n’est dehors, utiliser des étendoirs plutôt que les sèche-linge, mettre un couvercle sur les casseroles…
« Cela change les habitudes, mais bout à bout, tous ces écogestes se révèlent payants. En même temps, il faut trouver le juste équilibre entre actions pour la planète et confort de travail, confort de vie », souligne Yannick Bernier. Les enfants sont également sensibilisés à la possibilité de se déplacer autrement : les transports en commun sont favorisés, le covoiturage se développe, les trajets sont optimisés en couplant, par exemple, un rendez-vous médical avec une visite de loisirs, l’usage de la bicyclette est encouragé. À l’instar du Village d’Enfants et d’Adolescents de Chinon qui a acheté des vélos cargos électriques pour emmener les petits à leurs activités.
Nous avons un devoir d’exemplarité. Tant vis-à-vis des enfants que nous éduquons, qui devront, à leur tour, être des adultes responsables, qu’en qualité de maître d’ouvrage et d’opérateur de la Protection de l’enfance.
ACTION Environnement est un programme suivi par tous les établissements ACTION ENFANCE. « J’encourage mes collègues, même si ce n’est pas notre métier premier. Il faut faire ce pas de côté, parce que nous considérons, à la Fondation, que cette sensibilisation fait partie de l’éducation des enfants », poursuit Yannick Bernier, coordinateur du programme.
Au Village d’Enfants et d’Adolescents de Soissons, prendre soin de la nature fait partie du projet d’établissement. La Brigade verte opère depuis deux ans en forêt ou sur les bords de l’Aisne. Les enfants volontaires, accompagnés de leurs éducateurs, remplissent à chacune de leur sortie des dizaines de sacs de détritus qu’ils emmènent ensuite à la déchetterie. « J’aime beaucoup participer aux brigades vertes, car j’ai l’impression de nettoyer la nature. Elle nous le rend bien parce que c’est grâce à ses arbres qu’on respire mieux », commente Paulina du haut de ses 9 ans.
Au Village d’Enfants et d’Adolescents de Bar-le-Duc, une haie d’environ 100m de long a été plantée afin de favoriser la biodiversité. Elle présente de nombreux intérêts : petits fruits pour les enfants, baies pour les oiseaux et, à terme, ombrage pour les piqueniques estivaux… Plusieurs Villages ont mis en place des potagers, auxquels les enfants participent assidûment. Ils peuvent ainsi déguster les légumes qu’ils ont eux-mêmes fait pousser et récoltés. Le Village de Bar-le-Duc bénéficie même d’une serre expérimentale, où l’on trouve des légumes inattendus mais principalement de belles tomates. Pour respecter la saisonnalité et se nourrir de produits locaux, certains ont fait le choix d’adhérer à des AMAP*. Proposer une nourriture saine est également au cœur du projet de nombreux Villages.
« Potagers, poulaillers, compostage, hôtels à insectes ou nichoirs à oiseaux : toutes ces initiatives sont témoins d’une volonté de reconnexion à la nature. Cela participe de la même intention éducative que de voir la mer, randonner en montagne ou faire du camping », souligne Marc Chabant, directeur du Développement d’ACTION ENFANCE.
Au Village d’Enfants et d’Adolescents de Monts-sur-Guesnes, la tonte des pelouses est confiée aux moutons. La gestion des déchets et le recyclage sont également un sujet d’attention de nombreuses maisonnées. Fabriquer ses produits d’entretien et d’hygiène permet notamment de réduire les emballages plastiques. Plusieurs Villages ont, par ailleurs, opté pour l’utilisation de composteurs, dont le substrat pourra être utilisé dans les jardins. Un cercle vertueux se forme.
ACTION Environnement est bien en place avec ses référents, une liste d’initiatives locales qui sont une source d’inspiration pour chaque Village. Maintenant, il faut accélérer la démarche. Parce que le temps presse.
« Au-delà de l’aspect éducatif, qui nous tient à cœur, nous avons notre responsabilité propre, en tant que fondation reconnue d’utilité publique, de maîtriser et réduire l’impact de nos activités sur l’environnement. Nous avons cette ambition. C’est pourquoi nous avons décidé, en 2019, de passer à une nouvelle génération de Villages », souligne François Vacherat. Les écoVillages répondent à cette motivation : être alignés avec cet engagement tout en proposant une architecture au service du projet de la Fondation.
La pierre angulaire des réflexions qui ont présidé à leur conception a toujours été de placer le bien-être des enfants au centre des préoccupations, afin de leur offrir un cadre de vie adapté et propice à leur épanouissement. Mais en ce début de XXIe siècle, où l’urgence climatique se rappelle à nous à chaque instant, la conception architecturale se doit d’être écologique. Dorénavant, dans la lignée du Village d’Enfants et d’Adolescents de Sablons, en Gironde, qui a ouvert ses portes en mai 2022, tous les projets de nouveau Village d’Enfants et d’Adolescents s’inscrivent dans une démarche écologiquement sobre et responsable. Deux autres éco-Villages sont déjà en construction, à Chinon et à Boissettes. Huit sont en projet dans le Finistère, en Loire-Atlantique, dans le Loiret, en Vendée et dans l’Essonne.
Pour minimiser l’impact environnemental des constructions, les maisons sont bâties en ossature bois, avec des matériaux d’isolation biosourcés et un procédé de préfabrication qui limite les nuisances de chantier et en réduit le délai. La conception bioclimatique et les principes « passifs » d’isolation, de ventilation et d’éclairage naturels contribuent à une grande sobriété énergétique. François Vacherat envisage déjà la suite : produire l’énergie des écoVillages en utilisant les calories du soleil, de l’air ou de l’eau souterraine.
« L’isolation, telle qu’elle est prévue dans la réglementation environnementale (RE 2020), est une ligne budgétaire très importante. Si nous pouvions revenir à des isolations plus classiques, cela permettrait de mettre plus de budget dans des systèmes de production d’énergie renouvelable et locale », estime-t-il.
La rénovation énergétique des Villages plus anciens va également devenir très rapidement un sujet de préoccupation majeur. « La maîtrise d’ouvrage est un sujet économique. Il faut savoir investir davantage dans les phases de construction ou de réhabilitation, pour dépenser moins en charges d’exploitation, dans la durée. » On n’est crédible vis-à-vis de ceux que l’on éduque que si l’on est en cohérence avec ce que l’on dit. « La philosophie des écoVillages est une très bonne manière de montrer nos convictions », conclut François Vacherat.
*AMAP : Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne