Gwenaëlle Murcia, éducatrice spécialisée, diplômée d’équithérapie, se rend tous les mercredis et samedis après-midi au Village d’Enfants de Soissons, en compagnie de ses poneys, Poisson d’avril et Pimousse, pour animer des séances d’équithérapie. Ces ateliers d’une heure se tiennent près de la mini-ferme du Village. « L’équithérapie n’est pas une activité de loisirs. C’est un soin qui s’appuie sur la présence du cheval comme tiers médiateur. Elle aide les enfants à se sentir mieux dans leur tête et dans leur corps. Au Village d’Enfants de Soissons, je réalise des séances individuelles ou en groupe, frères et sœurs ensemble. Au total, 13 enfants en bénéficient. La plus jeune a 3 ans et demi, la plus grande 16 ans », précise Gwenaëlle Murcia.
Pendant les séances, l’équithérapeute s’appuie sur toutes les qualités du cheval pour décrypter l’état émotionnel de l’enfant. « Le cheval est le reflet de nos émotions. Il les perçoit dans notre façon de le manipuler, de le brosser… Quand, durant un exercice, un enfant change d’attitude de façon imperceptible à la suite d’une question délicate par exemple, le cheval le ressent et l’exprime immédiatement. J’établis un programme adapté à la problématique de chaque enfant. Pour le dépassement de soi, on peut privilégier une séance pendant laquelle il faudra se mettre debout sur le poney. Pour un enfant qui a du mal à se positionner, j’utilise le travail avec la longe… », ajoute Gwenaëlle Murcia.
Chaque enfant possède un cahier personnel lié à cette activité. L’équithérapeute demande de l’apporter à chaque séance et d’écrire pour la fois suivante une petite phrase, de faire un collage en lien avec les poneys, de lui raconter ce qui s’est passé durant la semaine, d’exprimer une émotion… Les enfants ont vite adopté ce cahier.
L’équithérapie joue sur l’estime de soi, la capacité à se concentrer, à établir des limites. L’animal n’émet aucun jugement, n’a pas de préjugé. Il instaure une relation simple et honnête avec les enfants et les aide ainsi à retrouver confiance en eux, à dépasser certaines difficultés.
« Cette méthode fonctionne très bien avec les enfants. Ils apprennent à mieux gérer leurs émotions. Je pense notamment à cette adolescente de 14 ans, très introvertie. Elle exprime désormais ses émotions par des dessins sur son cahier. C’est un bon début. Ou encore à cette petite fille atteinte d’énurésie. Je lui ai dit : on va voir qui de toi ou de Pimousse sera propre en premier. Quelque temps après, elle est venue me voir pour me confier que ça y est, elle était propre ! », conclut l’équithérapeute.