« Dans la construction psychologique d’un individu, l’influence de la fratrie est bien plus grande que celle des parents », explique Nicole Prieur, philosophe et psychothérapeute familiale(1). Les trajectoires individuelles ne se considèrent pas seulement selon un axe vertical (la transmission, ou non, par nos père et mère et par les générations précédentes), mais également selon un axe horizontal. Chacun de nous est modelé, ou bosselé, par ses frères et sœurs, et continue, même adulte, à voir le monde à travers le prisme des relations fraternelles.
En France, la loi relative au maintien des liens entre frères et sœurs du 30 décembre 1996 prévoit que « l’enfant ne doit pas être séparé de ses frères et sœurs, sauf si cela n’est pas possible ou si son intérêt commande une autre solution » (Article 371-5 du Code Civil).
« La fratrie, c’est un socle de construction pour un enfant, souligne Anne-Catherine Vivien, psychologue au Village d’Enfants de Soissons. De là surgissent les premières émotions qui vont permettre à l’enfant de grandir. » Avoir des frères et sœurs facilite la possibilité de s’inscrire dans une histoire, d’avoir une identité familiale mais aussi de faire l’expérience de l’altérité.
Découvrez la suite de ce dossier spécial « Frères et sœurs » dans le magazine Grandir Ensemble 93 en page 4.