John Bowlby (1907-1990) était un psychiatre et psychanalyste anglais, célèbre pour ses travaux sur l’attachement. Après la 2nd guerre mondiale, John Bowlby a étudié le développement et le comportement des enfants séparés de leurs familles. Cette période est essentielle pour la Fondation car Suzanne Masson, fondatrice d’ACTION ENFANCE, est touchée par le sort des enfants orphelins de guerre en 1943. Elle vient alors à leur secours et crée l’association Notre Maison* pour accueillir « ses premiers fils » dans une maison où elle leur dispense soutien matériel, éducatif et psychologique. Elle élèvera jusqu’à 25 enfants.
* L’association Notre Maison est devenue Mouvement pour les Villages d’Enfants en 1958, puis Fondation ACTION ENFANCE en 2006.
Selon John Bowlby, l’instinct qui conduit un nouveau-né à solliciter sa mère n’est pas la recherche de nourriture mais d’une quête de protection. Ainsi, selon le père de la théorie de l’attachement, la figure d’attachement fonctionne pendant la première année de la vie, en principe, auprès d’un tout-petit comme une source de réconfort et une base de sécurité pour l’exploration. Dès le plus jeune âge, ce lien d’attachement se solidifie en fonction de la qualité, de la fréquence et de la stabilité des soins qu’il reçoit. Il permet à l’enfant d’explorer son environnement librement, en sachant que son parent veille sur lui et en ayant la certitude que la relation va persister au-delà de la séparation. Les figures d’attachement peuvent être des personnes ayant atteint l’âge adulte et développant un lien affectif sécurisant et durable avec le nourrisson, et qui répondront facilement à ses signaux (pleurs, manifestations de souffrance par exemple) et à ses approches.
Selon lui, plusieurs idées principales émergent de sa théorie de l’attachement :
Une séparation à court terme d’une figure d’attachement peut provoquer de l’angoisse, rendre l’enfant anxieux.
John Bowlby a été fortement influencé par les travaux de Konrad Lorenz et Harry Harlow sur le comportement.
Dans les années 50, le biologiste et éthologue Konrad Lorenz a mené une étude avec des canards et des oies, dans laquelle il a démontré à quel point l’attachement est inné et a une valeur cruciale pour la survie.Le psychologue Harry Harlow a mené une étude sur la privation sensorielle des macaques rhésus.
Harry Harlow isole le bébé macaque de sa mère et le place seul dans une cage. À l’intérieur de cette cage se trouve une “mère laine” (structure en fer enveloppée de tissu pour offrir douceur et chaleur) ainsi qu’une “mère fer” (structure en fer avec un biberon pour nourrir le bébé). Le bébé macaque vient auprès de la “mère fer” pour se nourrir rapidement, puis passe le reste de son temps blotti contre la “mère laine”.
Bowbly s’est aussi intéressé aux nombreuses études de René Spitz, psychiatre, sur le syndrome de l’hospitalisme notamment.
Sources : Allodocteur, « l’hospitalisme désigne un syndrome de régression mentale que développent des jeunes enfants séparés brusquement ou longuement de leurs parents et hospitalisés pendant de longues périodes. Seul remède : apporter à l’enfant l’attachement dont il a besoin pour grandir. »
Découvrez notre dossier “Compter pour, compter sur” qui revient sur une pratique de l’attachement en Protection de l’enfance, dans les Villages d’Enfants et d’Adolescents de la Fondation ACTION ENFANCE.