En mars dernier, le confinement instauré et la fermeture des écoles ont grandement impacté le secteur de la Protection de l’enfance. L’isolement a eu une incidence sur de nombreuses familles, pour lesquelles le chiffre concernant les violences faites aux enfants a grimpé en flèche. Le contexte sanitaire a eu des effets néfastes et délétères, mettant un grand nombre d’enfants en danger. Les restrictions de mouvement, la promiscuité, l’isolement ont perturbé les routines, créant du stress et de l’anxiété dans certains foyers. Les parents ont dû alterner entre leur travail à la maison et la garde des enfants. Le nombre d’informations préoccupantes (concernant des mineurs en danger ou en risque de l’être) adressées par le 119 aux services départementaux de protection de l’enfance a augmenté de 30,4 %.
La ligne téléphonique « Allô enfance en danger » a connu une montée exponentielle et rapide du nombre d’appels. En comparaison à la période équivalente en 2019 (du 18 mars au 10 mai), les appels ont augmenté de 56,2%. De plus, un accroissement de 113,5% des situations nécessitant l’intervention directe des services d’urgence a également été constatée.
Les signalements de maltraitances sont souvent donnés par un membre de la famille proche. Cependant durant cette période particulière, les appels provenant des mineurs et des voisins ont augmenté. Ils concernaient davantage des violences psychologiques et physiques. Les signalements de négligences ont quant à eux diminué. Ces situations étaient plus difficiles à observer avec l’isolement. Dans 98% des cas, les auteurs des maltraitances infantiles sont les parents et la famille proche. Cet aspect a été renforcé par le confinement, le contact avec l’entourage ou des professionnels étant moins important.
En plus de la maltraitance subie à la maison, certains enfants ont été victimes de cyber-harcèlement. Les jeunes, contraints de rester chez eux, ont passé plus de temps sur les écrans et notamment sur les réseaux sociaux. Les espaces de socialisation étant réduit, le digital a permis de continuer à échanger, créant cependant une recrudescence des violences en ligne. Une augmentation de 57% des cyber-violences a été observée sur la ligne téléphonique de l’association e-Enfance.
Pour faire face à ce contexte difficile la Fondation ACTION ENFANCE a souhaité tout mettre en œuvre pour assurer, le plus sereinement possible, la continuité de son activité, en plaçant la vie des établissements au centre des priorités. Des mesures ont été prises pour assurer la santé et la sécurité des jeunes accueillis au sein des Villages d’Enfants et d’Adolescents.
Lors du premier confinement, face à l’urgence de la situation de certains départements, la Fondation ACTION ENFANCE a ouvert un centre d’accueil temporaire de 30 nouvelles places, sur les communes d’Amboise et Pocé-sur-Cisse (Indre-et-Loire). Pour apporter une réponse immédiate à ces situations de danger inédites, la Fondation a accueilli des enfants placés en urgence, sur décision du Juge des enfants, pour cause de maltraitance, de négligences ou encore de graves difficultés familiales. Le dispositif a également hébergé des jeunes suivis dans le cadre de mesures en milieu ouvert, lesquelles, insuffisamment suivis en cette période, ont placés des enfants en situation de danger ou des enfants dont les parents étaient hospitalisés sur une durée courte.
La mise en place de solution d’urgence est indispensable pour la Fondation afin de protéger les enfants contre les violences, accentuées par le contexte sanitaire. ACTION ENFANCE est attentive au développement des enfants et adolescents accueillis, souhaitant limiter l’impact du Covid 19 sur leur santé et leur épanouissement.
Le Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger (SNATED) est joignable gratuitement 24h/24 et 7j/7. L’appel au 119 est gratuit et confidentiel, le numéro n’apparait pas sur les relevés téléphoniques. Les écoutants apporteront leur aide et conseils aux appelants confrontés à une situation d’enfant en danger ou en risque de l’être.