“Mes sœurs, c’est tout pour moi. C’est toute ma famille”

Accueillie au Village d’Enfants et d’Adolescents d’Amboise avec ses deux petites sœurs jusqu’à sa Majorité, Honorine a découvert l’univers du siège d’ACTION ENFANCE à l’occasion d’un stage de deux mois réalisé dans le cadre de ses études supérieures.

Honorine a 10 ans lorsqu’elle arrive au Village d’Amboise avec ses deux sœurs, âgées respectivement de 3 et 5 ans. « Nous avions vu le juge le lundi, et le mardi nous nous installions au Village. C’était un gros bouleversement. Nous avons eu moins de 24 heures pour préparer nos affaires, dire au revoir à nos copains », se souvient Honorine avec émotion. « J’ai été accueillie dans une autre maison que celle de mes sœurs. C’était un nouveau choc pour moi qui avais toujours eu le rôle de les protéger. J’ai compris depuis que c’était intentionnel, afin que je puisse retrouver ma place d’enfant. »

Des liens fraternels indéfectibles

Au Village, Honorine se donne une mission quotidienne : voir ses sœurs et s’assurer qu’elles aillent bien. « Ce qui m’a sauvée, c’est que nous ayons pu grandir ensemble et que notre lien ait été préservé. Souvent, leurs éducateurs m’invitaient dans leur maison, pour que l’on puisse déjeuner ou dîner ensemble. » Parfois, lorsque les colères ou les crises de l’une de ses sœurs laissaient les éducatrices/teurs familiaux démunis, c’est Honorine qui allait lui parler et la calmer. Son côté « petite maman » conditionné par le rôle qu’elle avait endossé au sein du foyer familial n’était jamais bien loin. L’un de ses meilleurs souvenirs ? « Le séjour en fratrie que les éducateurs avaient organisé pour nous au Mont-Saint-Michel. C’était peu de temps après le décès de notre papa, une belle attention pour que l’on puisse se retrouver. On était tellement proches, tellement complices, j’aurais voulu que cela ne s’arrête jamais ! »

Une jeune femme déterminée

Très investie dans son orientation professionnelle, Honorine prépare actuellement un Bachelor universitaire de technologie (BUT) techniques de commercialisation, spécialité marketing/communication. Mais alors qu’elle était acceptée à l’IUT d’Angers, l’un des meilleurs de France, elle choisit l’IUT de Tours, plus proche d’Amboise. « Mes choix de vie sont encore réglés par rapport à mes sœurs. » Indépendante financièrement depuis sa sortie de la Fondation grâce à différents jobs étudiants, elle dispose d’un petit appartement à Tours. « Je m’en sors plutôt bien », confie Honorine qui a obtenu à sa majorité un droit de visite et d’hébergement pour ses sœurs. Début 2024, dans le cadre de sa deuxième année d’études, la jeune femme a postulé pour réaliser un stage au sein du service Communication d’ACTION ENFANCE.
Pour lui permettre de le faire, la Fondation a sollicité son réseau amical afin qu’elle soit hébergée gracieusement durant les huit semaines de son stage à Paris. « J’ai adoré découvrir l’envers du décor. Lorsque l’on est une enfant placée, on n’a pas la notion de toutes les personnes qui sont derrière nous, et ce n’est d’ailleurs pas notre rôle d’avoir conscience de cela. C’était très enrichissant pour moi de découvrir les équipes marketing, communication, développement… Tous ces services qui font que la Fondation peut mener ses missions avec excellence. » Entre autres projets, Honorine a contribué à la mise en place de la septième saison d’« ACTION ENFANCE fait son cinéma » et interviewé les réalisateurs lors des tournages dans les Villages. Une manière de boucler la boucle pour celle qui aura passé huit ans au Village d’Amboise et participé à deux saisons, une fois en tant qu’actrice, une autre derrière les caméras. Pour sa troisième année de Bachelor, Honorine vise une alternance. Elle souhaiterait ensuite faire une école de communication. « Et surtout, j’aimerais partir, loin, dans le Sud. J’en rêve depuis que je suis partie de
la Fondation.
» Prête, enfin, à larguer les amarres et à vivre pour elle ?

Grandir avec ses frères et soeurs : un besoin

Dans nos Villages d’Enfants et d’Adolescents, frères et sœurs grandissent ensemble sans risquer d’être séparés. Ce maintien des liens favorise leur reconstruction.