Pour donner suite au reportage diffusé sur M6, dans l’émission Zone Interdite le dimanche 16 octobre 2022, la Fondation ACTION ENFANCE prend la parole, à travers la voix de son Directeur Général, François Vacherat.
« L’ensemble de nos professionnels, personnel encadrant, éducateurs spécialisés, psychologues, directeurs.trices de Village et membres du siège, ont été particulièrement touchés hier soir par la diffusion du reportage Zone Interdite pointant de nombreux dysfonctionnements en Protection de l’enfance, tous illustrés avec des situations dramatiques et intolérables.
Nous reconnaissons le travail des journalistes qui mettent en lumière ces graves défaillances et génèrent ainsi, parfois, la prise de mesures efficaces et rapides pour améliorer certaines situations.
Le reportage diffusé hier nous montre que, malheureusement, cela ne suffit pas toujours, et que la Protection de l’enfance, dans un contexte social fragile, est mise à l’épreuve avec des enjeux toujours plus nombreux, et autant de défis à relever.
Le manque de structures accueillantes, la disparition des familles d’accueil, la pénurie d’éducateurs professionnels, le spectre de la prostitution, tous illustrés dans ce reportage, comptent parmi les problématiques qui mettent à mal le secteur.
Le modèle de la Fondation ACTION ENFANCE est porté par des convictions fortes, et nous jugeons utile de les rappeler aujourd’hui.
Nous sommes convaincus que chaque équipe qui encadre collectivement un enfant en danger et placé (le juge, l’aide sociale à l’enfance, la structure d’accueil…), doit penser pour lui un projet personnalisé et réaliste. Que ce projet ne peut être mené à bien que si l’enfant évolue dans un cadre rassurant, équilibré, sécurisé, et est encadré par des équipes stables, des figures auxquelles il pourra s’attacher, pour mieux se reconstruire. Dès que cela est possible, l’accueil en fratrie permettra lui aussi d’aider ces enfants à mieux grandir, ensemble.
Nous pensons également qu’un projet personnalisé doit être pensé sur le long terme et si nécessaire, jusqu’à l’adolescence, voire la sortie de placement. Cette période, charnière et particulièrement sensible, doit plus que jamais être anticipée, préparée, accompagnée, pour que l’enfant qui a passé la majeure partie de son enfance en étant placé, puisse se projeter et trouver sa place dans la société, en tant que jeune adulte.
Si le Village d’Enfants et d’Adolescents demeure l’un des piliers de notre modèle, nous le faisons continuellement évoluer, pour répondre aux problématiques citées précédemment et inhérentes à l’évolution de la société, en général. Ainsi, nous proposons des dispositifs de semi-autonomie et autonomie pour accompagner les jeunes vers l’indépendance, mais aussi des dispositifs d’accompagnement renforcé, adaptés aux situations plus complexes, plus nombreuses aujourd’hui.
Par ailleurs, il me semble essentiel de soutenir aujourd’hui la démarche collective que le secteur entreprend pour revaloriser les métiers de l’accompagnement et du soin et ainsi lutter contre la pénurie d’encadrants formés qui engendre, à elle seule, de nombreux effets délétères pour ces enfants et adolescents aux histoires de vie déjà difficiles.
D’autre part, nous voyons avec intérêt le renforcement, annoncée par Charlotte Caubel, d’un contrôle des établissements agissant dans le champ de la protection de l’enfance, tout en insistant sur le fait que ce contrôle par une autorité compétente nécessite d’être exercé sur l’ensemble du système local de prise en charge des enfants et jeunes.
Enfin, rappelons qu’un placement, aujourd’hui, en France, peut être mené de façon pertinente, bienveillante et être une chance pour l’enfant qui a été extrait d’un environnement malveillant ou négligeant. Nous en sommes les témoins chaque jour en voyant grandir et se reconstruire un millier d’enfants et d’adolescents au sein de nos établissements. Nous devons continuer sans relâche à œuvrer, collectivement, pour que le placement puisse être, un jour, une chance pour tous. »
François Vacherat – Directeur Général de la Fondation ACTION ENFANCE
Pour voir le replay du reportage, cliquez ici.