Pourquoi avez-vous souhaité l’implantation de Villages d’Enfants et d’Adolescents dans le Jura ?
Les besoins des enfants confiés évoluent notamment autour des problématiques liées aux troubles du comportement, quelle que soit leur nature, qui nécessitent une prise en charge « à taille humaine ». Un fort investissement est nécessaire pour former et accompagner les professionnels. Le cadre de vie peut également être impactant. Lors de ses visites dans les MECS* et de ses échanges avec les associations gestionnaires, l’Exécutif départemental a souhaité prendre un virage qualitatif dans cette prise en charge. Un vaste programme d’investissement visant à construire des MECS dites de nouvelle génération, de plus petite taille, pour une meilleure prise en charge a été engagé. Dans un souci de diversification des modes d’accueil, et pour accueillir les fratries, le Département a également lancé un appel à projets en 2022 pour la création d’un Village d’Enfants et d’Adolescents.
De quelle manière la Fondation ACTION ENFANCE a-t-elle fait la différence ?
Le choix s’est clairement porté sur la Fondation ACTION ENFANCE pour son modèle, qui se rapproche de la stabilité d’un accueil familial, et pour le professionnalisme de ses équipes. La présence dans la durée, même alternée, des adultes référents est un gage de continuité nécessaire à l’accueil des enfants. Ce Projet est cohérent avec la vision du Département qui souhaite promouvoir autant que faire se peut des parcours plus linéaires. Dans son offre et dans sa présentation, la Fondation a également démontré sa capacité à proposer des dispositifs qui permettent d’assurer une approche globale de la prise en charge et des parcours sans rupture. Si toutes les options ne peuvent être retenues à la création, cela permet d’envisager des évolutions sur le long terme, pour s’adapter aux besoins des enfants confiés.
Pourquoi deux Villages distincts sur le territoire ?
L’Exécutif départemental a souhaité la création de 60 places dédiées à l’accueil de fratries mais dans un dispositif « bi-site ». Cela nous permet d’adapter les besoins d’accueil aux configurations du département qui comprend deux villes de 18 000 et 23.000 habitants (respectivement Lons-le-Saunier et Dole). Les placements se concentrent sur ces deux villes même si, bien évidemment, tous les territoires jurassiens sont concernés. Situées à 45 minutes l’une de l’autre, ces implantations permettent de mutualiser certaines fonctions tout en étant au plus près des besoins et sur des projets plus adaptés à la taille des villes.
Le Département souhaite promouvoir des parcours plus linéaires. Le modèle proposé par ACTION ENFANCE offre des garanties de durée longue de placement, du plus jeune âge jusqu’à la majorité.
Quels sont vos critères pour le choix de ces localisations ?
Dans notre appel à projets, il était clair que les implantations devaient permettre aux enfants d’avoir accès à tous les services nécessaires à leur épanouissement. En secteur plus rural, et dans un département de montagne, les trajets peuvent vite s’avérer chronophages au détriment d’un temps plus qualitatif. En outre, il convenait de veiller à ce que les lieux de scolarisation puissent être diffus, tant pour les écoles primaires que pour les collèges et lycées. Seules les principales villes du Département offrent ces opportunités. Il en va de même en matière d’activités sportives et culturelles, d’accès aux soins ou encore d’accès aux centres de formation pour apprentis. Les MECS nouvelle génération, de plus petite taille, et les assistants familiaux (170 à ce jour) permettent de compléter l’offre et de couvrir les besoins sur les secteurs plus ruraux.