Il n’est jamais trop tôt pour prendre part à la vie de sa commune. Lydia et Allyana, écolières en CM2, siègent au Conseil municipal des enfants de la commune de Villabé. Une occasion unique de s’engager pour le bien commun et de découvrir la citoyenneté.
Lydia et Allyana, respectivement âgées de 10 et 11 ans, prennent leur rôle très au sérieux. Élues par les élèves des classes de CM2 de leur groupe scolaire, elles ont la charge de représenter et porter la parole de leurs pairs au Conseil des enfants de leur commune pendant les deux années de leur mandat. Lydia a été accueillie au Village de Villabé il y a six ans. « C’est sa ville et elle a envie de s’impliquer », explique Caroline Monnerais, son éducatrice. Son frère, déjà, avait participé au Conseil des enfants. Un exemple qui l’a inspirée. « Il fallait remplir un document pour se porter candidate et expliquer sa motivation. Mon frère m’a bien aidée », raconte Lydia. « Comme tous les enfants de la ville, ils ont leur mot à dire. Vis-à-vis des autres enfants ou de leurs parents, c’est bien que des enfants placés participent à ce type d’instance. Cela leur permet de s’affirmer et de prendre leur place dans la société », soutient Sylvia Mion, l’éducatrice familiale d’Allyana.
Organisées en présence d’une adjointe au maire et d’administratifs, les réunions du Conseil se tiennent une fois par mois. Avec le Covid, ce n’est pas toujours aussi régulier, mais cela n’empêche pas de traiter les sujets. « Nous avons commencé à avoir des débats pour changer le pain à la cantine. On aimerait pouvoir en goûter d’autres sortes, ne pas avoir toujours le même. Et je crois que cela va être repris aussi au Conseil municipal. On a aussi discuté de la cantine. Parce qu’il y a trop d’attente », précise Allyana. Sa motivation : « Aider mon école, qu’elle fonctionne mieux. Et aider ma ville ! » Le Conseil des enfants travaille aussi sur des projets comme la mise en place d’un compost au collège. Ou lance des alertes pour demander, par exemple, que les voitures se garent mieux à proximité des écoles. « On a l’impression que les adultes qui participent au Conseil nous écoutent. On les appelle les Sages. Ils nous répondent et mettent des choses en place. Par exemple, ils nous ont dit qu’ils allaient essayer de nous proposer des “plats maison” à la cantine. Aujourd’hui, tout est livré en barquettes », complète Lydia. « Ces discussions avec le Conseil des Sages permet un travail intergénérationnel », souligne son éducatrice.
Les vertus pédagogiques d’un tel mandat sont nombreuses. « Cet engagement leur fait prendre confiance en elles, leur donne de la reconnaissance, en dehors bien sûr de leur apprendre le fonctionnement de la citoyenneté », indique Caroline Monnerais. En tant que membre du Conseil municipal des enfants, Allyana et Lydia ont aussi une fonction de représentation… Et une écharpe officielle qu’elles peuvent porter lors de commémorations ou d’événements publics. « Nous avons déposé des fleurs au monument aux morts pour le 11 novembre », rapporte Allyana. Selon son éducatrice, ce mandat est bénéfique pour le développement de la jeune fille : « Elle était déjà assez ouverte, mais elle se sent plus libre d’exprimer sa pensée. Elle s’affirme par rapport à sa sœur aînée par exemple. C’est clair qu’elle évolue dans le bon sens ! » Quant à Lydia, qui voudrait être journaliste, elle a déjà eu les honneurs de la presse locale. Des engagements qu’ACTION ENFANCE souhaite encourager pour les enfants qu’elle accueille.
Participer au Conseil municipal des enfants est une excellente expérience. Cela leur permet de s’exprimer, de participer aux décisions qui sont prises. Je pense que cela les aide à grandir.