Son visage ne vous est peut-être pas inconnu si vous suivez l’actualité sportive. Handballeur professionnel depuis l’âge de 19 ans, William Benezit a grandi au Village d’Enfants et d’Adolescents d’Amilly. Il dit haut et fort la reconnaissance qu’il voue à la Fondation.
Entre un entraînement et une séance de récupération, William, qui joue cette année dans le club de Valence (Drôme), se pose quelques instants. À 24 ans, le jeune homme, qui a débuté sa carrière professionnelle au Club Hand de Chartres, n’a rien oublié de ses années au Village d’Enfants et d’Adolescents d’Amilly. Arrivé à l’âge de 10 ans au Village, il y a vécu jusqu’à sa majorité. « J’en garde un souvenir exceptionnel. Sans le Village d’Enfants, c’est sûr, je n’en serais pas là », dit-il plein de reconnaissance pour les éducateurs qui l’ont accompagné. C’est à Thierry Blondeau, son éducateur référent, qu’il rend particulièrement hommage. « C’est quelqu’un de très calme, très réfléchi, toujours positif. J’ai beaucoup appris de cette philosophie qui m’a aidé à garder la tête haute. Je viens de me faire opérer, mais je suis le premier à sourire à l’entraînement. On a vécu trop d’histoires pour se prendre la tête et arrêter de vivre à la première difficulté ! »
Je ne me lasse pas de remercier ACTION ENFANCE pour tout ce qu’elle fait, car, parfois, ce n’est pas simple pour nous. La Fondation fait tout ce qu’elle peut pour que l’on rêve notre avenir.
Ce sont ses amis qui lui font découvrir le handball. Vivre la même passion, sur le terrain, cela renforce les liens ! Il est vite repéré par l’entraîneur du club d’Amilly. Un an après, il rejoint la section sportive du lycée Marceau de Chartres et intègre le pôle espoir. En parallèle, il prépare un bac professionnel en menuiserie, mais difficile de concilier les stages et les engagements sportifs. Il se réoriente alors vers un bac technologique. La tête sur les épaules, il insiste : « Avoir un cursus scolaire accompli, c’est important parce que l’on sait que le sport peut s’arrêter du jour au lendemain. » Dans ces étapes aussi, son éducateur a joué un rôle décisif : « Thierry est un ancien handballeur. Il comprenait ce que je vivais au pôle, les entraînements intenses, etc. C’était sans doute assez naturel pour lui de me guider ».
Au Village, William se sent en confiance. Ici, il n’a jamais le sentiment d’être jugé. « Quand on a accepté le placement, on peut parler librement entre nous de ce qui nous est arrivé. Mais aussi d’autres choses, des cours, du sport, des filles. Cela aide à savoir que l’on peut avoir une vie normale malgré notre parcours. » La grande rencontre au Village, c’est son ami Isaac. « Nous avons grandi ensemble. On était deux familles inséparables. On se voit moins parce que l’on a chacun construit nos vies, mais je sais qu’il est là et inversement. »
Conscient de la fragilité d’une carrière sportive, William réfléchit à l’après. Et ce ne sont pas les idées qui manquent chez ce jeune homme avide d’apprendre. « Voir les kinés qui travaillent avec nous, cela me donne envie de devenir kinésithérapeute. Pour prendre soin des gens, pas uniquement de sportifs d’ailleurs. D’autant que par ma copine, qui fait des études de médecine, je commence à bien appréhender le milieu de la santé. » Mais son but ultime, celui qu’il cherchera à réaliser dès que les conditions seront réunies, c’est devenir famille d’accueil. « Je sens que j’ai envie de transmettre ce que l’on m’a transmis ! »