Un attouchement se définit comme le fait d’imposer à une personne, qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un adulte, un contact physique sur les parties intimes de son corps sans son consentement. L’agresseur peut imposer ce geste à la victime, l’obliger à toucher ses organes génitaux ou toute autre zone du corps qui pourrait avoir un caractère sexuel. Il s’agit toujours d’un acte non désiré. 

Selon l’article 222-22 du Code pénal, constitue une agression sexuelle « toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ». Ainsi, l’attouchement relève du délit d’agression sexuelle, puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, peines qui peuvent être alourdies en cas de circonstances aggravantes, notamment lorsque la victime est un mineur de quinze ans ou qu’il existe un rapport d’autorité entre l’agresseur et la victime. 

Les symptômes d’une personne ayant subi des attouchements 

Une personne victime d’attouchements sexuels peut présenter des signes révélateurs d’un traumatisme profond. Ces symptômes peuvent varier selon l’âge, la gravité des abus sexuels subis et la relation avec l’agresseur. Ils doivent toujours être pris au sérieux. 

Parmi les symptômes possibles : 

  • des troubles du sommeil, des cauchemars et des reviviscences des agressions sexuelles, 
  • une peur persistante d’une personne ayant autorité ou un évitement de certaines situations, 
  • des comportements sexualisés inadaptés, parfois liés à une exposition précoce à un acte sexuel ou à une atteinte sexuelle, 
  • un repli sur soi, un isolement ou au contraire une agitation permanente,
    une culpabilité, une honte et une impression d’avoir été « complice », alors que l’absence de consentement signifie que la personne est de ce fait victime. 

Ces manifestations psychologiques et physiques traduisent un état traumatique qui peut s’aggraver si la victime ne reçoit pas d’aide.

La définition du stress post-traumatique

Le stress post-traumatique est un trouble psychologique qui survient après un choc violent, comme une agression sexuelle, un viol, une tentative de viol ou des attouchements sexuels. Reconnu par les psychiatres et les tribunaux, ce trouble peut se manifester de différentes manières. Les symptômes incluent : 

  • des flashbacks et cauchemars rappelant les violences sexuelles, 
  • une hypervigilance constante, comme si l’agresseur pouvait commettre une agression à tout moment, 
  • des conduites d’évitement, refusant toute situation à connotation sexuelle,
  • une peur persistante d’être victime d’une nouvelle agression sexuelle,
  • un sentiment de culpabilité ou de honte. 

Le stress post-traumatique met en évidence la gravité criminelle de ces infractions sexuelles. Il rappelle l’importance d’un accompagnement psychologique et juridique adapté, ainsi que la nécessité de renforcer la lutte contre les violences sexuelles infligées aux enfants victimes.

Quelles sont les conséquences de ces abus ?

Les conséquences de ces abus sur les enfants

L’âge moyen de la première agression sexuelle est de 10 ans. Cela comprend toutes les formes d’agression sexuelle, dont les attouchements.

Les conséquences de ces abus sont multiples pour les mineurs, pouvant perdurer à l’âge adulte :

  • Conséquences psychologiques :
    • Sentiment de culpabilité
    • Manque de confiance, dénigrement, dévalorisation de soi
    • Sentiment de peur (peur de l’autre, d’être rejeté)
    • Sentiment de honte, de solitude, d’abandon
    • Angoisses, souffrances, traumatismes
    • Troubles du sommeil, cauchemars
    • Dépression, tentative de suicide, suicide
  • Conséquences physiques :
    • Saignement
    • Développement de maladie
    • Troubles du comportement alimentaire (prise ou perte de poids anormale)
    • Retard de langage ou de développement
  • Conséquence sur la vie sociale :
    • Repli sur soi
    • Chute des résultats scolaires ou au contraire hyper investissement dans les études
    • Développement d’un comportement agressif ou de soumission

Les conséquences de ces abus à l’adolescence 

À l’adolescence, les victimes de violences sexuelles subies dans l’enfance peuvent développer des troubles spécifiques liés au traumatisme : 

  • consommation de drogues, d’alcool ou conduites à risques sexuellement dangereuses,
  • sentiment de honte et peur d’être rejetée ou jugée, rejet des relations sexuelles ou, au contraire, hypersexualisation, 
  • tentative d’agression sexuelle sur autrui dans certains cas de reproduction de violence, 
  • difficulté à faire confiance aux adultes et crainte d’un nouvel abus sexuel. 

Ces conséquences peuvent peser sur la construction identitaire, avec parfois une culpabilité liée aux violences sexuelles commises, alors que la responsabilité revient toujours à l’agresseur. 

Les conséquences de ces abus à l’âge adulte 

À l’âge adulte, les séquelles des agressions sexuelles ou des attouchements sexuels vécus dans l’enfance peuvent persister, voire s’amplifier : 

  • stress post-traumatique et mémoire traumatique, 
  • phobie des relations sexuelles et peur d’un acte de pénétration sexuelle,
  • en cas d’amnésie, sentiment d’avoir été violée ou agressée sexuellement,
  • dépression chronique, risque de suicide, isolement social, 
  • difficultés à porter plainte pour viols ou agressions sexuelles, souvent en raison du délai de prescription,
  • perte de confiance dans la justice après des affaires sexuelles médiatisées où les victimes présumées n’ont pas été entendues. 

Les attouchements (et les violences sexuelles en général) marquent durablement la vie des victimes. Ils impactent leur équilibre personnel, leur confiance et leur construction, pour de nombreuses années, et parfois, jusqu’à la fin de leur vie. Les conséquences peuvent notamment s’observer dans la parentalité et dans les relations intimes ou amicales. 

En tant que parent, une victime d’abus sexuels peut par exemple éprouver des difficultés à poser des limites, à exprimer son autorité émotionnelle ou à accepter la vulnérabilité de son propre enfant. 

Le souvenir traumatique, la peur du jugement ou la honte peuvent aussi conduire à des défaillances dans la communication, à une appréhension de l’attachement et même, parfois, à une désynchronisation émotionnelle vis-à-vis de l’enfant ou du partenaire. Certains travaux indiquent des schémas de transmission familiale : ainsi, dans une étude portant sur des dossiers d’inceste, un cinquième des pères avaient eux-mêmes souffert de violences dans leur enfance, et plus d’une mère sur trois avait été victime de violences sexuelles ou physiques. Ce constat n’implique pas une fatalité, mais souligne l’existence de cycles de répétition potentiels, où l’absence de reconnaissance des faits et d’un suivi psychologique transforme la victime en personne vulnérable aux dysfonctionnements relationnels. 

Dans les relations avec les autres, ces séquelles peuvent souvent se traduire par de la méfiance, une posture de retrait, un sentiment persistant d’insécurité ou de « sur-protection » envers l’autre, ou au contraire une recherche excessive de contrôle ou de validation. La personne peut aussi être amenée à revivre des dynamiques d’agression ou de manipulation, même sans en avoir conscience, car le rapport au consentement et à l’intimité a été profondément bouleversé. 

Comment aider une personne ayant subi des attouchements ?

Il est souvent difficile pour une victime de parler de ce qu’elle a vécu. Près de 4 victimes sur 10 ont connu des épisodes d’amnésie après les faits, ayant duré dans certains cas une vingtaine d’années. 69% des victimes déclarent avoir déjà parlé de leur agression à quelqu’un, mais il leur a fallu du temps pour y parvenir : douze ans en moyenne. (Chiffres tirées de l’étude Ipsos de 2019 sur les violences sexuelles)

La libération de la parole est souvent bénéfique. Lorsqu’une victime se confie, elle a besoin de bienveillance, de compassion et de soutien. Aucune agression ne doit être banalisée, il faut aider sans jugement. Il faut être disponible et à l’écoute, des qualités qui permettront à la victime d’oser en parler.

Victime d’attouchements, que faut-il faire ?

Vous avez été victime d’attouchements ou d’agression sexuelle :

  • Prévenez la police ou la gendarmerie, puis déposez plainte. Vous pouvez appeler le 17 (police secours) ou le 112 (numéro d’urgence européen). Vous pouvez également envoyer un SMS gratuitement au 114, si vous ne pouvez pas parler (danger, handicap). La communication se fera alors par écrit. Ensuite, vous pouvez vous rendre dans un commissariat de police ou de gendarmerie pour porter plainte. Un délai de prescription est mis en place. Une victime a 6 ans après les faits pour déposer plainte.
  • Parlez-en autour de vous. Vous pouvez en parler à votre entourage. Il pourra vous aider et vous soutenir dans cette épreuve. « Si vous avez peur d’être jugé par un membre de votre famille ou un ami, pensez à une personne neutre, infirmière scolaire, médecin, psychologue ou écoutant d’une ligne téléphonique » conseille le Dr. Violaine Guérin, présidente de l’association « Stop aux violences sexuelles ».
  • Essayez de conserver les indices et les preuves. Certaines preuves pourront aider la police et la justice à identifier l’auteur des faits. Il faut par exemple éviter de prendre une douche ou de jeter les vêtements portés au moment de l’agression. Un examen médical est préconisé au plus tôt possible après les faits, afin de faire constater les potentielles traces (preuves biologiques, médicales et psychologiques).

Pour plus d’information : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F33891

Que faire en cas de situation de maltraitance infantile ?

Victime ou témoin d’attouchements : 2 numéros pour vous aider

Numéro d’aide aux victimes : 116 006

Ce numéro est ouvert 7j/7, de 9h à 19h. L’appel est gratuit. Les conseillers apportent une écoute, informent et conseillent les victimes ayant subis un abus sexuel ainsi que leurs proches.

« Allô enfance en danger » : 119

Le Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger (SNATED) est joignable gratuitement 24h/24 et 7j/7. L’appel au 119 est gratuit et confidentiel, le numéro n’apparait pas sur les relevés téléphoniques. Les écoutants sont soumis au secret professionnel. Ils apporteront leur aide et conseils aux appelants confrontés à une situation d’enfant en danger ou en risque de l’être.