Violences sexuelles : comment en parler aux enfants ?

Chaque année, 20 000 mineurs portent plainte pour violences sexuelles. Beaucoup d’autres ont peur et se taisent. Le livret « Stop aux violences sexuelles faites aux enfants », édité par Bayard Jeunesse, est un bon outil pour engager la discussion avec les enfants sur ce sujet tabou.

Pas facile de parler à ses enfants ou petits-enfants de violences sexuelles. Pourtant, il est extrêmement important de le faire pour les informer et les protéger au mieux. Il est conseillé de procéder par étapes. « On commence par aborder avec eux le corps, la sexualité en choisissant un vocabulaire adapté à leur âge. Ne pas hésiter à nommer les parties intimes avec des termes exacts. Il faut leur expliquer que leur corps va changer, qu’ils doivent en prendre soin. Pour les plus petits, j’utilise des jouets comme des poupons, des Playmobil®, les livres de Catherine Dolto. Pour les ados, je me sers beaucoup des bandes dessinées Max et Lili : Max ne pense qu’au zizi, Lili veut choisir ses habits, Max ne veut pas se laver… L’objectif est que l’enfant comprenne qu’il pourra parler librement de ces sujets avec un adulte de confiance », explique Anne-Catherine Vivien, psychologue au Village d’Enfants de Soissons.

Apprendre à dire non

Une fois ce dialogue instauré, il faut expliquer aux enfants que leur corps leur appartient, que certaines parties du corps sont « privées » et que personne ne peut toucher ces parties intimes sans leur permission. Ils ont le droit de dire non, la loi les protège. Bien évidemment, il convient de resituer l’acte médical, lors d’une visite chez le médecin, comme une pratique nécessaire, normale et usuelle. Il ne s’agit en aucun cas de leur faire peur mais de créer une vraie vigilance. Le livret « Stop aux violences sexuelles faites aux enfants », édité par Bayard Jeunesse pour les 7-13 ans et dont la Fondation est partenaire, aide justement les enfants à reconnaître les situations à risque, à réagir en cas de problème, à rompre le silence et à dénoncer les adultes mal intentionnés. « Ce support est très bien fait. Il met en scène trois situations différentes (Hugo se fait piéger sur Internet, Drôle d’entraîneur et Un tonton pas si gentil). Comme dans les Max et Lili, il pose des questions aux enfants à la fin de chaque situation, ce qui les rend acteurs de l’histoire et leur permet de s’identifier. Il montre notamment que le secret est la tactique favorite des auteurs d’abus sexuels. Il faut apprendre aux enfants la différence entre les bons et les mauvais secrets. Les mauvais sont ceux qui engendrent malaise, anxiété, tristesse. Ils ne doivent pas les garder pour eux, mais les partager avec une personne de confiance », ajoute Anne-Catherine Vivien. La psychologue recommande aussi, pour les plus petits, le guide On ne touche pas ici élaboré par le Conseil de l’Europe. Il ne faut pas oublier de préciser que la plupart des grandes personnes veulent du bien aux enfants. Le but n’est pas d’entamer leur confiance envers l’adulte en général, mais de les aider à discerner des comportements anormaux, interdits et punis par la loi.

Pour en savoir plus

  • Téléchargez le livert Bayard “Stop aux violences sexuelles faites aux enfants” en cliquant ici. A découvrir aussi sous forme de vidéos animées sur www.bayard-jeunesse.com
  • Chaque enfant peut appeler le 119, Allô enfance en danger, 24 h/24, 7 j/7 (numéro gratuit). Il y aura toujours quelqu’un pour l’écouter et l’aider.