Un mineur peut être retiré du domicile familial et placé dans une structure de Protection de l’enfance (Village d’Enfants et d’Adolescents, famille d’accueil, foyer, …), lorsque la santé, la sécurité ou la moralité de l’enfant sont en danger ou quand les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises.
Une mesure de placement est ordonnée par un juge des enfants afin de protéger le mineur. Cette mesure de placement d’un enfant peut être prise simultanément pour plusieurs enfants d’une même famille. L’ordonnance de placement provisoire (OPP) est prononcée pour une durée maximale de 2 ans. La mesure doit ensuite être réétudiée.
Que l’on parle d’un placement administratif ou judiciaire, les mesures sont toujours encadrées par un protocole dépendant du degré de la situation de danger.
Le signalement d’un enfant en danger (ex. maltraitance), ou en risque de l’être, peut se faire via :
La CRIP dépêche une assistante sociale qui se rend au domicile de l’enfant. Elle évalue sa situation, détermine s’il est en danger immédiat, en risque de danger ou sans risque de danger.
La protection administrative est le premier degré de protection, la protection judiciaire correspond à des situations dans lesquels l’adhésion des parents n’est pas possible, ou des situations de dangers graves et/ou immédiats pour les mineurs.
La protection administrative est placée sous la responsabilité du président du conseil départemental, qui l’assure via les services départementaux de l’Aide sociale à l’enfance. La protection judiciaire est coordonnée par le procureur de la République et mise en œuvre par un juge spécialisé, le juge des enfants.
Cette mesure administrative requiert l’accord des parents. Elle peut comporter, ensemble ou séparément :
Si le risque de danger a disparu, la mesure est levée.
Si le risque de danger persiste, l’affaire est redirigée vers le juge des enfants qui pourra prononcer une AEMO.
C’est une mesure judiciaire temporaire qui consiste en l’intervention à domicile d’un travailleur social pour une durée variable (de 6 mois à 2 ans, renouvelable jusqu’aux 18 ans de l’enfant). Il travaille avec l’enfant et ses parents sur certains sujets en profondeur (conditions de vie, lien familial…). Au bout de 6 mois, il fait un rapport au juge et à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) pour indiquer comment il perçoit l’évolution de la situation et formule ses préconisations (poursuite de la démarche ou changement de stratégie face à une inefficacité de son intervention ou à une situation trop dangereuse pour l’enfant, etc.).
Si le risque de danger a disparu, la mesure est levée.
Si le risque de danger persiste, l’affaire est redirigée vers le juge des enfants qui pourra prononcer une mesure de placement en institution ou en famille d’accueil.
Suivant le cas, l’enfant en danger peut être mis en protection immédiate, parfois directement par les forces de l’ordre, dans un Foyer de l’enfance de l’Institut Départemental de l’Enfance Famille (IDEF). Ce Foyer ouvert 24/24, 7/7, accueille notamment les urgences et évalue les situations, en attendant qu’un juge des enfants ordonne rapidement une mesure de placement administratif ou judiciaire. L’enfant est alors confié par le juge aux services de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) qui l’oriente vers la formule de placement la plus adéquate. Il existe différentes structures de placement en Protection de l’enfance : famille d’accueil, Maison d’enfants à caractère social, Village d’Enfants et d’Adolescents…
L’ordonnance de placement est réétudiée en audience par le juge tous les ans ou tous les deux ans suivant l’âge de l’enfant.
Si le danger a disparu, la mesure de placement est levée à la prochaine audience et l’enfant retourne en famille.
Si le danger persiste, la mesure de placement de l’enfant est maintenue jusqu’à la prochaine audience.
Le travail des équipes éducatives auprès des enfants s’effectue en relation étroite avec le référent de l’ASE qui suit chaque enfant. Le référent peut être amené à donner son accord sur des documents relatifs à l’enfant en cas d’absence des parents ou de retrait partiel de l’autorité parentale.
La Fondation accueille, protège et éduque plus de 1000 frères et sœurs en danger, de la petite enfance à la vie adulte. Elle offre à ces enfants, séparés de leurs parents sur décision du juge des enfants, un cadre stable, éducatif et protecteur, afin de les aider à mieux grandir et s’insérer dans la société.
344 682 jeunes (310 577 mineurs et 34 105 jeunes majeurs de 18 à 20 ans)* sont pris en charge au niveau national par les services de Protection de l’enfance au titre de mesures administratives et judiciaires, en milieu ouvert et en placement.
Sur 208 403 mesures de placement (176 857 concernant des mineurs et 31 546 des majeurs), 41 % sont des placements en institutions dont les Villages d’Enfants et d’Adolescents, 38 % sont des placements en famille d’accueil. **